Damien Mignonneau vient de reprendre une activité presque disparue : épicier ambulant. En tournée avec lui sur les routes du Loudunais.

Damien Mignonneau relance une activité que l’on croyait disparue, celle d’épicier ambulant. En cette période d’isolement, ça marche.
Ce jeudi, peu avant midi, on l’entend avant de le voir. Le klaxon insistant du camion annonce son arrivée sur le parking de la salle des fêtes de Messemé. Deux clientes, panier dans une main, liste de courses dans l’autre, l’attendent. D’autres viendront les rejoindre. « Le jeudi, je pars des Grandes-Caves, direction Velors, Messemé, Joué, Ceaux et re-Messemé. L’après-midi, je passe à La Roche-Rigault, Les Pailles, Le Bouchet, plus les maisons isolées qui se trouvent sur la route. En tout, je verrai une cinquantaine de clients sur des arrêts annoncés ou si on me fait signe pour que je stoppe. »

« Je m’adapte à la demande »

Damien Mignonneau a une formation de boulanger-pâtissier. Il a travaillé vingt ans dans une entreprise de salaison. Avec son camion, il réalise le rêve qu’il faisait quand il voyait l’épicier s’arrêter devant la maison de ses parents : « Il y avait les odeurs, la vue d’un étalage hétéroclite où l’épicier trouvait souvent la perle rare voulue par sa cliente, les discussions à n’en plus finir des adultes. »
Son camion, il l’a « habillé » selon ses souvenirs de jeunesse. Deux cents références y sont rangées, souvent en petits conditionnements (par deux pièces), pour éviter le gaspillage. Épicerie, fromage, charcuterie, poisson frais, fruits et légumes, produits en vrac (dans une dynamique zéro déchet), des denrées locales (chaque fois que c’est possible) sont disponibles. « Le riz est camarguais, les lentilles et les pâtes sont produites près de Loudun. Je m’adapte à la demande. Il faut de la pâte d’amande pour une galette, j’en trouve. Je suis passé chez mon boulanger pour une cliente qui voulait du pain et quelques viennoiseries. J’aide aussi à rentrer les courses dans la maison et je propose des plats cuisinés par le chef du Chaplin, aux Trois-Moutiers. C’est aussi ça le lien social ! », explique, visiblement heureux, le P’tit Épicier.
Pour vivre de son activité, il estime qu’avec une trentaine de clients à la journée, sur cinq tournées hebdomadaires, c’est jouable. Les premières semaines vont au-delà de ses espérances et le téléphone n’arrête pas de sonner : « Des élus ruraux voudraient que je passe sur leurs terres mais c’est complet ! »

Contact : tél. 06.44.85.73.67.

bon à savoir : Les tournées du P’tit Épicier dans le Loudunais

> Lundi matin : Insay, Glenouze, Saint-Laon, Ranton et Curçay-sur-Dive.
> Mardi : le matin, Morton et Ternay, puis Berrie et Saint-Léger-de-Montbrillais.
> Jeudi : voir ci-contre.
> Vendredi : le matin, Bournand et Vézières, puis résidence des Capucins à Loudun, Chalais et Véniers.