Les vieux murs

Les vieux murs

Les anciens puisaient dans le sol les matériaux nécessaires à leurs constructions. Différentes strates géologiques, déposées entre Turonien et Jurassique, ont fourni les pierres, essentiellement galuche et tuffeau, avec lesquelles ont été bâtis les murs.

Au hasard des promenades, on peut retrouver ces pierres dans chaque village ou hameau, grâce à leur alignement plus ou moins organisé, selon leur nature et leur épaisseur, avec placement aléatoire de quelques pierres « rousses », voire de pierres ferrugineuses du Jurassique Oxfordien (question esthétique ? ou rôle d’assainissement dans les murs ?).

Pour s’y retrouver, petit lexique élémentaire
Vieux mur de ferme à Joué (à gauche) : on retrouve les joints pratiquement invisibles et les pierres alignées selon leur épaisseur, galuches plates et pavés découpés dans le tuffeau. Les chaînages en gros blocs de tuffeau assurent le maintien de l’ensemble.
Les pierres rousses de La Gouinière (à droite) : elles ont connu un ruissellement d’eau parfois ferrugineuse provenant des sables situés au-dessus et aujourd’hui disparus par l’érosion (Cénomanien).

Les joints sont inexistants ou infimes et toujours en retrait. Ce principe avait l’avantage de laisser la nature s’exprimer : caches pour des insectes, abeilles charpentières en particulier, reptiles, escargots, coléoptères, oiseaux avec notamment les « paisses » (moineaux) qui nichaient à même les façades.

La chaux n’était que très rarement utilisée pour monter les murs – jamais à vrai dire si l’on se situe avant la dernière guerre. On puisait exclusivement dans le sol sablo-argileux des terres adjacentes, terre crue et terre du cru à laquelle était souvent mélangés petits fragments de tuiles et petits cailloux calcaires pour faire office de liant.

Surchargés d’inscriptions, de dates, de graffitis, les murs peuvent devenir témoins de l’histoire.

Des murs porteurs de mémoire aux Mées
Hommage à l’indispensable compagnon de travail (à gauche)
Souvenir du temps où la force animale constituait le principal moyen de traction.
 Quand les murs racontent une histoire (à droite)
Un fer incrusté dans le mur en guise d’attache pour un cheval et, sur un bloc d’angle, un logo et une date, 7 août 1906, probablement gravés par le maçon.

Sources et références :

Pour l’étude des murs et leur repérage sur le terrain, Vincent Aguillon, animateur patrimoine CCPL, mars 2021