Les vieux murs
Les anciens puisaient dans le sol les matériaux nécessaires à leurs constructions. Différentes strates géologiques, déposées entre Turonien et Jurassique, ont fourni les pierres, essentiellement galuche et tuffeau, avec lesquelles ont été bâtis les murs.
Au hasard des promenades, on peut retrouver ces pierres dans chaque village ou hameau, grâce à leur alignement plus ou moins organisé, selon leur nature et leur épaisseur, avec placement aléatoire de quelques pierres « rousses », voire de pierres ferrugineuses du Jurassique Oxfordien (question esthétique ? ou rôle d’assainissement dans les murs ?).
Les joints sont inexistants ou infimes et toujours en retrait. Ce principe avait l’avantage de laisser la nature s’exprimer : caches pour des insectes, abeilles charpentières en particulier, reptiles, escargots, coléoptères, oiseaux avec notamment les « paisses » (moineaux) qui nichaient à même les façades.
La chaux n’était que très rarement utilisée pour monter les murs – jamais à vrai dire si l’on se situe avant la dernière guerre. On puisait exclusivement dans le sol sablo-argileux des terres adjacentes, terre crue et terre du cru à laquelle était souvent mélangés petits fragments de tuiles et petits cailloux calcaires pour faire office de liant.
Surchargés d’inscriptions, de dates, de graffitis, les murs peuvent devenir témoins de l’histoire.
Sources et références :
Pour l’étude des murs et leur repérage sur le terrain, Vincent Aguillon, animateur patrimoine CCPL, mars 2021